L’Astrologie : une invitation au voyage

Lorsque Dieu créa l’univers, qu’il créa le ciel et la terre, et qu’il créa l’homme, tout était parfait. À peine eut-il fini, qu’il avait vraiment fini. Il n’y avait plus rien à faire. Plus rien ne pouvait être fait. Créée, la création était morte née.

Alors Dieu eut une idée : “ Je vais placer une carte dans l’homme. Une carte qui lui permettra de découvrir toute la création telle que je l’ai faite et non telle qu’il l’a reçue. Si l’homme parvient à voyager jusqu’au terme de cette création, il sera placé au-dessus de tout.” Dieu vit que l’homme passait son temps à découvrir ce qui lui était extérieur sans pour autant s’intéresser à cette carte. Alors, Dieu créa un stratagème pour l’obliger à partir en voyage. Et le seul moyen qu’il eut trouvé, c’est de fermer son accès à lui-même en le rendant aveugle et en le chassant d’un lieu de béatitude.

Et nous voici aujourd’hui, dans le monde tel que l’homme l’a créé. Les yeux et la pensée de l’homme sont saturés des inquiétudes du moment : “Va-t-il y avoir la 3^e guerre mondiale ? Va-t-on avoir des pénuries de carburants, de gaz, des coupures d’électricité ? Le Covid va-t-il revenir sur la table, avec confinement, masques et vaccins ?” Les yeux rivés sur un écran, l’homme cherche la réponse, ce qui mettra fin à un sentiment de vide qui dure depuis des millénaires et qu’il n’arrive pas à combler.

Et pourtant, l’homme a voyagé sur terre, dans le ciel, dans son psychisme, dans une intériorité cloisonnée. Il a pris comme carte pour se guider : lui-même. Et aujourd’hui, où en est-il ? Toujours à chercher, un “lui-même”, mais ailleurs. Ce n’est pas un voyage qui le guide, mais l’esprit de conquête. Il ne voyage pas pour explorer, mais pour exploiter et remplacer, par ce qu’il estime de bon la où il se trouve. Et le monde devient à son image, à l’image de l’homme. Il devient son propre labyrinthe.

Pourtant, dès que l’homme fut chassé du jardin d’Éden, Dieu ne l’abandonna pas. Cette carte intérieure, il la posa dans le ciel. Et à chaque naissance, la carte indique un nouvel itinéraire pour accomplir le même voyage. Parce que – vies après vies – il s’égare toujours et encore, et va d’errances en errances. Alors une nouvelle carte est adaptée à sa nouvelle vie. Mais l’homme a perdu l’habitude de regarder le ciel. Ce qu’il regarde, c’est lui-même comme Alpha et Oméga, point d’entrée et point de sortie. Or, le point de sortie est aussi le point d’entrée. Et lorsqu’il pense sortir, il entre de nouveau et tourne en boucle comme un hamster dans la roue d’une cage. Si un seul instant, il reprenait cet état d’esprit du voyageur, qui ne voyage pas pour s’enrichir, mais pour découvrir, il reprendrait le bon chemin et retrouverait sa joie de vivre. Il entrerait dans son épopée, celle qui le portera au-delà de lui-même, là où son propre entendement fait défaut. Les héros légendaires rejoignent le ciel quand ils meurent. Ce que nous ne voyons pas, c’est qu’ils commencent un autre voyage, une autre existence. Souvent détournée de sa vocation première, d’offrir à l’homme un voyage spirituelle, l’astrologie est utilisée pour que l’homme se trouve dans et par le monde. La cartographie du ciel n’est pas faite pour être lue avec les yeux de l’homme lorsque ceux-ci se sont décillés après qu’Adam eut mangé le fruit de l’arbre défendu, elle est fait pour les yeux spirituels de l’homme. Voir la carte du ciel avec les yeux décillés, c’est voir des signes et non ce vers quoi ils pointent. Il faut d’une certaine façon “quitter le signe” pour voir ce qu’il veut réellement nous dire. Nous ne devons pas être dans la posture “d’attendre un message”, mais bien de “partir en voyage” pour aller chercher le message. L’astrologie est bien plus radicale qu’elle n’y parait, bien plus énigmatique.

Chaque thème de naissance est un bateau à quai qui attend que nous embarquions. Il ne s’agit pas d’un voyage sur un lac, mais sur un océan. Il y aura des tempêtes, des sirènes, des absences de vent, des mutineries, de la brume, de magnifiques levés de Soleil. Et toujours, le ciel pour guider le voyageur…